Axe 1, Elixir | Expositions aux contaminants environnementaux au début de la vie & santé de la mère et de l'enfant

L’étude PÉLAGIE (Perturbateurs Endocriniens : Étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance) a été mise en place pour répondre aux préoccupations de santé des enfants et adolescents dues à la présence de composés toxiques dans nos environnements quotidiens. Il s’agit d’un suivi d’environ 3500 mères-enfants réalisé en Bretagne depuis 2002.

Le dernier suivi des enfants entre 9 et 16 ans pour l'évaluation de la croissance et du surpoids, du développement pubertaire et neurocomportemental (terminé fin 2018) permet d’apporter des réponses quant à l'impact des expositions prénatales aux contaminants environnementaux (polluants persistants tels que les composés perfluorés et les retardateurs de flamme bromés, solvants) sur le développement pubertaire (début, vitesse, bien-être mental, équilibre hormonal sexuel), ainsi que sur les trajectoires de croissance est prévue. La santé dentaire ainsi que le microbiome sont également étudiés en lien avec l'exposition prénatale aux produits chimiques (en collaboration avec U1241 Inserm). La santé comportementale et la fonction visuelle sont également étudiés en lien avec l’exposition prénatale à des polluants chimiques, en particulier les agents neurotoxiques pendant la grossesse et l'enfance (solvants, pesticides, polluants persistants, pollution atmosphérique).

Un nouveau suivi des enfants à 18-19 ans, devenus jeunes adultes, est actuellement en cours pour étudier les signes précoces d'altération de la santé cardiovasculaire et métabolique en lien avec l'exposition prénatale et pubertaire aux polluants persistants.

L’étude TIMOUN (enfant en créole) a été mise en place aux Antilles françaises pour répondre aux interrogations soulevées par la pollution environnementale au chlordécone et ses conséquences chez les femmes enceintes et la santé de l’enfant. Un millier de femmes ont été incluses, de 2005 à 2007, au cours de leur troisième trimestre de grossesse. Les enfants ont fait l’objet d’un suivi aux âges de 3, 7 et 18 mois puis à l’âge de 7 ans.

A partir des données acquises lors du suivi des enfants à l'âge de 7 ans, nous étudions l'association entre l'exposition aux contaminants environnementaux pendant la grossesse (chlordécone, polluants persistants) et l'enfance (pesticides persistants et non persistants, métaux lourds) et la croissance, le développement pubertaire précoce, le système immunitaire (infections, asthme et allergies), la santé cardiovasculaire comportementale, respiratoire et métabolique, y compris les mesures hormonales.

Un nouveau suivi des enfants à l'âge adolescent est planifié. Les principaux objectifs spécifiques seront d'étudier l'association entre l'exposition prénatale et postnatale aux polluants organochlorés (principalement le chlordécone) et aux insecticides non persistants et le développement de l'enfant en termes de développement pondéral, de santé cardio-métabolique et de neurodéveloppement cognitif et moteur.

Une étude cas-témoins (PENEW) a été menée pour étudier le rôle de l'exposition cumulée aux pesticides et aux solvants pendant la grossesse sur les anomalies génito-urinaires masculines et d'autres groupes d'anomalies congénitales. Les expositions prénatales aux polluants chimiques de nos environnements sont mesurées à l’aide de dosages chimiques réalisés dans le méconium des nouveau-nés. A partir de cette étude cas-témoins et de la biothèque constituée, le rôle d'autres nuisances environnementales pendant la grossesse sur le risque de malformations congénitales sera exploré.

En collaboration avec la cohorte nationale ELFE (site web), nous étudions le lien entre l'exposition prénatale à de multiples pesticides pendant la grossesse et les troubles de la gestation et du développement neurologique.

La cohorte d’Allada est une cohorte s’intéressant principalement au développement cognitif des enfants en fonction d’expositions pré et post-natales, incluant des facteurs de risque infectieux, nutritionnels et environnementaux.

Près de 1200 femmes enceintes ont été incluses pendant le deuxième trimestre de grossesse dans le cadre de l’essai MiPPAD comparant deux traitements préventifs intermittents pendant la grossesse contre le paludisme (investigateur principal : Michel Cot, Institut de Recherche pour le Développement, UMR MERIT). Plus de 900, 750 et 570 enfants nés de ces femmes ont été suivis de la naissance, à un puis à six ans, respectivement. Près de 100 enfants sont décédés depuis la naissance. De nombreux prélèvements sanguins, urinaires et de selles ont été réalisés pendant la grossesse et chez l’enfant jusqu’à six ans. Les enfants vont être évalués à douze ans.

Cette cohorte a montré notamment pour la première fois qu’il existait un lien entre l’exposition prénatale au paludisme et le développement moteur et cognitif des enfants à un et six ans. Une forte exposition au plomb a été observée chez les enfants et les sources ont été recherchées. Celles-ci incluaient notamment la peinture au plomb, la consommation de viande tuée par plomb de chasse, des activités artisanales incluant le plomb, la tuyauterie au plomb et l’alimentation.

L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre l’exposition des femmes à des substances chimiques pendant la grossesse, en particulier si les usages de cosmétiques et de produits d’entretien sont des sources majeures d’exposition. Les éthers de glycol et les parabènes seront les substances en priorité recherchées dans cette étude GLYCERIN. L’exposition à ces composés sera mesurée par leur présence dans les recueils urinaires des participantes.
Cette recherche s’appuie grâce à la participation de 72 femmes enceintes de la région rennaise(fin 2019-début 2020).