Lorsque le gène SRY, le déterminant testiculaire des mammifères, a été découvert en 1990, la communauté scientifique pensait que les autres gènes impliqués dans le processus de détermination du sexe seraient facilement et rapidement identifiés. Il aura pourtant fallu plus de 30 ans pour identifier un facteur essentiel à l’initiation du développement ovarien. C’est chose faite, grâce aux travaux de recherche de deux équipes de l’Institut de Biologie Valrose (iBV) à Nice, en étroite collaboration avec des scientifiques de l’Irset, Frédéric Chalmel, directeur de recherche Inserm, et Paul Rivaud, ingénieur de recherche.
Pour analyser le rôle de deux isoformes de Wt1 (+KTS et –KTS) dans le développement de la gonade, l’équipe "Détermination du sexe et fertilité" de l’institut de Biologie Valrose a revisité des modèles de souris n’exprimant qu’une de ces deux isoformes. L’équipe UrGenT de l’Irset a, quant à elle, utilisé des approches de génomique de pointe pour caractériser les gonades de ces modèles murins à l’échelle de la cellule unique. L’ensemble de ces travaux ont montré que l’isoforme –KTS est essentielle et indispensable au développement ovarien et place ce variant de Wt1 comme facteur clé de la différenciation sexuelle femelle.
Figure : Modèle de différenciation des cellules de soutien dans les gonades de type sauvage et mutantes KTS : L’absence de -KTS dans les gonades induit une dysgénésie gonadique alors que sa surexpression entraîne une différenciation ovarienne quel que soit le sexe génétique XX ou XY.
Pour en savoir plus :
iBV - Marie-Christine CHABOISSIER - Science 2023.pdf - (224.9 Ko)